3 jours en cyclotourisme autour du lac de Neuchâtel pour tester mon matériel avant de m’élancer sur Mammenn fin mai, mon grand voyage autour de la France.
JOUR 1: Lausanne – Portalban / 72km, 400m de dénivelé positif
Je voulais partir à 9h et, bien évidemment, il est 10h30 lorsque je donne les premiers coups de pédale. C’est tellement moi: même si tout était prêt la veille au soir (bon, là aussi ça m’a pris plus de temps que prévu de faire mes sacoches), j’avais besoin de prendre un deuxième café, sortir la poubelle, … bref trouver toutes les excuses possibles pour différer le départ.
Mon matelas de camping et mes habits de rechange sont dans ma sacoche de guidon et mon appareil photo et mon argent dans le petit sac qui repose par-dessus, pour un accès facile. Dans mes sacoches arrières: la tente dans l’une, mon sac de couchage et l’électronique dans l’autre. J’ai essayé de ne pas surcharger mes sacoches, ce qui se montrera utile lorsque j’aurai besoin de faire rentrer un peu trop de nourriture (vous savez, quand on s’arrête dans une supérette et qu’on a faim…), ma veste en milieu de journée ou lorsque je ne serai pas assez réveillée pour plier ma tente de façon idéale.
La dernière fois que je suis partie pour plusieurs jours à vélo, c’était avec Nevin et on avait nos vélos de route en aluminium avec des pneus de route (28mm pour moi). Chargé avec les sacoches à l’arrière, mon vélo était extrêmement instable. Cette fois je suis très contente du ressenti avec le Surly, aucun problème pour le diriger ou m’arrêter. La seule chose compliqué est de soulever l’arrière du vélo, où la majorité du poids se trouve, lorsque je veux le poser contre quelque chose. Mais au final ce ne sera pas vraiment un problème pendant ces 3 jours. Je suis aussi assez contente de la vitesse sur le plat. A cause des pneus larges (55mm) et du poids, j’avais peur que la progression soit lente, mais c’est très facile d’atteindre une vitesse de croisière lorsque les routes sont plates, la grosse cassette de VTT est définitivement bienvenue dans les montées et le cadre en acier est super confortable sur les petites routes de gravier.
Je connais bien le début de l’itinéraire, qui s’éloigne de Lausanne par le Nord sur des petites routes de campagne, puis descend vers Yverdon-les-Bains. Yverdon-les-Bains est une jolie petite ville à la pointe ouest du lac de Neuchâtel. J’ai un coup de cœur pour son petit centre avec ses rues pavées avec ses nuances de jaunes et de terracotta. Après une pause café-tarte aux pommes, je profite des toilettes de la boulangerie pour me débarrasser de mes leggings thermiques et enfiler un short avant de quitter Yverdon. Après seulement quelques kilomètres, je m’arrête à un camping fermé au bord du lac pour mettre de la crème solaire sur mes jambes. Les rayons du soleil qui se reflètent sur le lac, la plage de sable et les grands pins confèrent à l’endroit un air de Méditerranée.
Après plusieurs kilomètres sur des sentiers qui serpentent à travers les arbres le long du lac, l’itinéraire me fait remonter au-dessus du lac pour traverser Estavayer-Le-Lac, petite bourgade charmante avec beaucoup de pavés et de vieilles pierres. Et, bien vite, j’arrive au camping, où ma tente restera la seule cette nuit-là.
On est encore en Mars, alors même si la journée était magnifique, ça se refroidit rapidement en soirée. Après avoir monté la tente, je suis soulagée de constater que les sanitaires sont bien chauffés et de prendre une douche chaude. Je m’emmitoufle dans une paire de leggings, ma veste softshell et un bonnet avant de me régaler de nouilles instantanées accompagnées de pain et de fromage, mon sac de couchage recouvrant mes jambes.
Le camping la première nuit
JOUR 2: Portalban – Vallorbe / 105km, 1 150m de dénivelé positif
Après un petit déjeuner de pains au lait aux pépites de chocolat et de café instantané, je remballe mes affaires et discute rapidement avec le propriétaire du camping, avant de m’élancer pour ce qui s’annonce être une grosse journée avec un vélo chargé. Ma toile de tente est trempée du givre matinal et je préfèrerai arriver à temps au camping ce soir pour lui permettre de sécher un peu avant que le soleil ne se couche.
Ce matin je fais le tour du lac, par des petites routes de campagne avant d’arriver à Neuchâtel. Je m’arrête quelques minutes pour prendre quelques photos au bord du lac, mais je ne m’attarde pas car j’ai encore du chemin aujourd’hui. Peu après Neuchâtel, je commence à grimper dans les vignes surplombant le lac. J’ai chaud et je transpire. J’aimerais enlever mes leggings thermiques, mais je ne fais que passer par des petits villages sans aucun endroit pour s’arrêter. Je commence à regretter ne pas avoir pris de pause plus longue à Neuchâtel. Enfin, la route serpente dans une forêt et je me jette sur l’opportunité lorsque j’aperçois un petit sentier pour faire une pause et enfiler mon cuissard court.
La route serpente dans les vignobles au-dessus du lac et il fait un temps splendide. C’est le milieu de l’après-midi et je suis toujours à la recherche d’une boulangerie. Google m’indique que je ne vais vraisemblablement pas en trouver une dans un futur proche. Je profite donc de la supérette d’un petit village pour me ravitailler: du pain, du fromage et des tomates cerises (je suis loin de mes 5 fruits et légumes par jour…) mais surtout un paquet de Haribos et une bouteille de Rivella (du sucre!!!). Mon vélo adossé à la fontaine du village, je prends mon temps pour reprendre des forces avant d’attaquer la dernière partie de la journée et la montée à Vallorbe, dans le Jura. La route abandonne le lac pour se frayer un chemin dans la forêt. Je prends un instant pour apprécier la diversité des paysages par lesquels je suis passée aujourd’hui, on ne s’ennuie pas !
Lorsque j’arrive enfin à Vallorbe, je ne trouve personne au camping que j’ai réservé. Il y a bien un petit mot suggérant d’aller voir à la patinoire ou à la piscine, qui heureusement ne sont pas très loin, mais là non plus, personne. Je reviens au camping et après avoir essayé 2 numéros sans succès, je vois que les sanitaires sont ouverts et chauffés (tout ce dont j’ai vraiment besoin), donc j’installe ma tente pour pouvoir profiter des derniers rayons du soleil et sécher, tant bien que mal, ma toile de tente.
À Neuchâtel
JOUR 3: Vallorbe – Lausanne / 46km, 700m de dénivelé positif
Il y a quelqu’un à la réception du camping le lendemain matin. Nous discutons et elle plaisante sur le fait que ses collègues masculins ont cru que c’était une erreur lorsqu’ils ont vu une réservation au nom d’une femme pour une nuit en tente fin mars. J’admets que la nuit était plutôt fraiche, même avec mon gros sac de couchage. D’ailleurs j’ai fait une erreur stratégique lorsque j’ai choisi mon emplacement la veille au soir en voulant profiter des derniers rayons du soleil. Ce matin ma tente est à l’ombre et recouverte d’une couche de givre. Moins pressée que la veille, je prends mon temps pour l’étendre au soleil et discuter avec le propriétaire du camping-car voisin. Puis, je sors mon téléphone et vois qu’il y a une boulangerie à 200m. Cette fois-ci je ne refais pas la même erreur qu’hier et cinq minutes après avoir quitté le camping, je suis attablée pour un deuxième petit déjeuner: un délicieux pain au chocolat et un café un peu plus correct que la tasse d’instantané que j’ai préparé moins d’une heure avant en portant mes gants.
Le reste de la journée se déroule sans problème. Il fait toujours un temps radieux et l’itinéraire Komoot que j’ai tracé me fait passer par des sentiers à travers la forêt. Je suis super contente de l’itinéraire jusqu’à la toute fin, lorsqu’il me fait passer par quelques petits raidillons. Comme je suis proche de la maison, je sais pertinemment qu’il y aurait eu d’autres chemins moins raides. Ou alors c’est juste que mes jambes sont fatiguées de ces 3 jours, ajoutée à l’anticipation d’arriver à la maison. Quoi qu’il en soit, je suis bien contente lorsque la dernière côte est derrière moi et qu’il n’y a plus que quelques coups de pédale avant une bonne douche et mon lit.
Heureuse avec mon vélo
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