Vous pouvez trouver l’itinéraire final du 1er chapitre de Mammenn, sur la collection Komoot « Mammenn Chapitre 1: Jura, Vosges, Alsace » en cliquant ici.
Vous pouvez lire le récit des quatre premiers jours de l’aventure dans le Jura dans cet article: 4 jours entre Grande Traversée du Jura et Voies Vertes le long du Doubs.
Lundi 30 mai 2022
JOUR 5: de Plancher-Bas à Guebwiller en passant par la Planche des Belles Filles / 87km, 1 200m de dénivelé positif
Ce matin-là je monte à la Planche des Belles Filles, première étape dans les Vosges. J’ai passé la nuit dans la belle ferme franc-comtoise de Josette: j’ai été chouchoutée et je suis en forme pour reprendre la route. En plus, je peux lui laisser mes sacoches pour la montée, car je vais repasser par là pour poursuivre ma route.
La route qui monte à la Planche des Belles Filles (7km d’ascension à 8,7% avec un max à 22%) est très calme et il fait frais. Bien que mon vélo en acier, avec ses 2 porte bagages, soit encore lourd, c’est beaucoup plus simple de monter tranquillement sans les sacoches et en moulinant doucement avec mes vitesses de VTT. Je rejoins la Planche sans trop de souci. La fin de l’ascension, jusqu’à la Super Planche est un peu plus compliquée et je pousse mon vélo sur les quelques derniers mètres de gravier. Cette étape mythique du Tour de France sera cette année l’arrivée globale de la première édition du Tour Femmes !
Au sommet, j’ai un joli échange avec un couple qui a dormi là dans leur van. Puis, je savoure ce moment bien à moi et la vue est très belle (c’est d’ailleurs le temps le plus dégagé que j’aurai sur un sommet vosgien). Après une descente rapide, je retrouve mes sacoches, dis au revoir à Josette et je continue ma route.
Cette après-midi là j’arrive en Alsace. De belles émotions en voyant le panneau de la région qui m’a vue grandir. Quelques cigognes qui volent et de glorieux kilomètres sur la Véloroute du vignoble: les Vosges à ma gauche, la plaine d’Alsace et la Forêt Noire à ma droite. Ce soir-là, après m’être installée au camping de Guebwiller, je retrouve Mathieu, un très bon ami d’école d’ingénieur. Avec ses amis nous mangeons dans un restau italien avec un service à mourir de rire.
Jour 6: le Grand Ballon en rando/trail / 29km et 1 290m de denivelé positif
Aujourd’hui j’ai prévu de monter au point culminant des Vosges: le Grand Ballon (1 424m d’altitude), tout ça en courant depuis le camping. Ça fait une petite trotte mais il fait beau et j’ai toute la journée devant moi. La montée emprunte parfois des petits sentiers avec des herbes assez hautes et après avoir trouvé sur mes jambes et écrasé une tique, je peste de ne pas avoir pensé à prendre du produit répulsif.
A mi-chemin je suis intriguée par le gros sac à dos d’un randonneur et nous échangeons pendant quelques minutes. Il fait le tour des cabanes des Vosges qu’il ne connaît pas encore. J’arrive enfin au sommet, qui est très venteux et je ne m’y éternise pas. J’ai une tarte à la myrtille à aller manger un peu plus bas, dans un restaurant au niveau du col routier. Mais là encore, j’ai du mal à me réchauffer, donc je repars rapidement.
La fin est longue, mes pieds commencent à fatiguer et je décide de faire un détour pour éviter un sentier avec beaucoup trop d’herbes hautes à mon goût. Entre les tiques et quelques kilomètres en plus j’ai fait mon choix. Je me rajoute même presque un kilomètre pour aller à la boulangerie chercher une baguette et 2 pains au chocolat.
En fin d’après midi, je profite de la piscine couverte à côté du camping, où je peux entrer gratuitement. C’est un bonheur pour mes pieds et muscles endoloris. C’est ma première soirée seule depuis le départ mais je discute avec plusieurs autres campeurs, je fais une lessive et c’est rapidement l’heure de tomber dans les bras de Morphée.
Vue lors de la montée au Grand Ballon
JOUR 7: de Guebwiller à Colmar / 33km, 180m de dénivelé positif
Ce matin là je prends mon temps pour lever le camp, ranger mes affaires et je profite du wifi et des prises du camping pour écrire un peu. Après la grosse journée trail de la veille, je n’ai qu’une petite trentaine de kilomètres à vélo pour aller jusqu’à Colmar où je suis très bien accueillie par Pauline, amie que je n’ai pas revue depuis le lycée, et sa petite famille. La véloroute du vignoble me fait passer par de charmants petits villages alsaciens et au travers des vignes où les vignerons s’affairent.
Jour 8: Metzeral – le Hohneck – Munster en rando/trail / 21km et 880m de denivelé positif
Après un petit déjeuner échangé avec Pauline et son petit Hélio, je me ballade dans Colmar pour aller jusqu’à la gare et prendre le train jusqu’à Metzeral. Ce jour là je monte au Hohneck, deuxième sommet des Vosges (1 363m d’altitude). Je connais bien la randonnée pour l’avoir faite l’été passé avec Nevin et mon amie Charlotte. Je me sens un peu fatiguée, donc je prends mon temps en marchant à la montée. La première étape est l’arrivée au très paisible lac du Fischboedle. L’ascension continue et proche du sommet, je vois un chamois au milieu du sentier qui ne daigne en sortir que lorsque je suis à quelques mètres à peine. Evidemment, je suis trop contente de voir un chamois d’aussi près. Et lorsque j’approche, il ne se déplace que de quelques mètres à peine, pour rejoindre son compagnon. Pas farouches les chamois du Hohneck.
Alors que je m’assois dans le restaurant au sommet du Hohneck pour reprendre des forces avant la descente, je vois qu’il se met à pleuvoir dehors. Timing parfait! Lorsque je ressors, il s’est arrêté de pleuvoir, mais j’ai quand même sorti mon coupe vent et recouvert mon sac à dos d’une housse de protection.
Je prends un autre chemin la descente, car j’ai choisi d’aller à Munster, pour aller voir ses cigognes. Je fais un petit passage par la boulangerie avant de reprendre le train pour Colmar, puis je rentre chez Pauline par la petite Venise de Colmar.
Mon ami le chamois du Hohneck
JOUR 9: de Colmar à Strasbourg / 78km, 80m de dénivelé positif
Je souhaitais d’abord continuer sur la véloroute du vignoble: cela représente environ 90 kilomètres entre Colmar et Strasbourg, avec un peu de dénivelé mais les prévisions météo annoncent des averses et de l’orage. J’opte donc plutôt pour le canal du Rhône au Rhin, qui me fait gagner 15 kilomètres, et qui est complètement plat.
La pluie est ce que je redoutais le plus au début du voyage. Au final ce jour-là j’ai de la chance: je sors rapidement ma veste et mes surchaussures imperméables et je continue de pédaler sous quelques gouttes. Lorsque la pluie commence à devenir plus sérieuse, je trouve rapidement abris sous un des nombreux ponts du canal et j’en profite pour pique niquer. L’averse est intense mais s’arrête rapidement et je peux repartir sans être vraiment mouillée.
A Strasbourg, je suis accueillie comme une reine chez mon amie Charlotte, qui elle aussi partira sur un beau voyage à vélo d’un mois en Suède au mois de juillet.
JOUR 10: de Strasbourg à Haguenau / 38km, 60m de dénivelé positif
Après un très chouette brunch maison, Charlotte m’accompagne à vélo jusqu’à Haguenau. c’est vraiment chouette de pédaler ensemble et on a beaucoup de choses à échanger. Évidemment, je demande à m’arrêter au panneau de l’entrée d’Haguenau, où j’ai grandi, pour une photo. Nous arrivons chez mes parents pour quelques jours plus tranquilles et où je retrouve aussi mon amoureux qui est là pour le week-end.
Avec Charlotte
L’arrivée à Haguenau
Quel joli souvenir ! C’est un plaisir de te suivre et de te lire ma belle Justine ! <3
Mon départ approche et je pense très fort à toi !
Au plaisir de renouveler cette virée à vélo ensemble (en Alsace ou ailleurs), et merci à tes parents pour l’accueil !